Le Téléphone, ou L'Amour à trois - Th...

Informations Description
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Xl_avatar © The Telephone, or L'Amour à trois

Informations générales

  • Compositeur:Gian Carlo Menotti
  • Librettiste:Gian Carlo Menotti
  • Date de création:1946
  • Lieu de création:États-unis
  • Langue originale:Anglais
  • Maison d'opéra de la production originale:Heckscher Theater

Description de l'Œuvre

Description

En 1946, Gian Carlo Menotti compose son opéra The Medium suite à une commande de l’Alice M. Ditson Fund qui soutient la création contemporaine américaine, dont la première est donnée à l’Université de Columbia. Quelques mois plus tard, le 18 février 1947, l’ouvrage doit faire l’objet d’une création professionnelle au Heckscher Theater de New York produite par la Ballet Society et pour compléter la soirée, Menotti y adjoint un opéra-comique en un acte, The Telephone, or L'Amour à trois dont il signe la musique et le livret, et qu’il imagine comme un intermezzo comique.

Créé par la soprano colorature Marilyn Cotlow dans le rôle de Lucy et le baryton Frank Rogier dans celui de Ben, le court opéra se révèle d’une modernité saisissante : dès 1947, Gian Carlo Menotti imagine une relation de couple parasitée par l’intrusion au sein du foyer du téléphone – à l’époque fixe et en bakélite.

Résumé de l’opéra The Telephone, or L'Amour à trois

Dans le livret de The Telephone, or L'Amour à trois, Ben est sur le point de partir en voyage et entend demander la main de Lucy avant son départ. Las, toutes ses tentatives sont irrémédiablement interrompues par la sonnerie du téléphone et les appels incessants d’importuns. Pendue au téléphone, Lucy n’entend pas les déclarations de son (futur) fiancé. Ben tentera bien de couper le fil de l’appareil, mais qui sera bien vite maternellement protégé par Lucy.

De guerre lasse, Ben se rendra dans une cabine téléphonique au coin de la rue pour appeler Lucy et lui déclarer sa flamme, au bout du fil. La jeune accepte bien volontiers d’épouser Ben... à condition qu’il n’oublie pas « son numéro de téléphone » afin de pouvoir l’appeler lors de son voyage.

Un solide succès populaire

The Telephone, or L'Amour à trois connaitra un imposant succès populaire, dépassant les milles représentations au Théâtre Ethel Barrymore de Broadway, en plus de reprises dans plusieurs maisons prestigieuses – à commencer par le Metropolitan Opera de New York en juillet 1965.

Il faut dire que l’opéra est à la fois savoureux dans la satire du couple moderne américain et particulièrement visionnaire de la part du compositeur. Au-delà de la place (qu’on juge parfois envahissante) du téléphone et plus largement de la technologie qui s’impose dans notre quotidien, Gian Carlo Menotti voyait surtout l’arrivée du téléphone dans les foyers américains comme une « redéfinition des rôles au sein du couple moderne ». Dans sa note d’intention, le composteur indiquait : « La femme se libère du carcan de la traditionnelle ménagère d’avant-guerre. Elle ne s’occupe plus de son foyer mais d’elle, verse dans le luxe de la futilité et du superflu jusqu’à se laisser bercer par des rêves hédonistes jusqu’alors interdits ». Le téléphone comme objet d’émancipation dans l’Amérique d’après-guerre.

Pour accompagner son livret, le compositeur signe par ailleurs une musique qui « hésite entre la parodie de l’opéra-comique à l’ancienne et la comédie musicale moderne » (selon Piotr Kaminski dans ses Mille et un opéras), faisant preuve « d’un excellent instinct théâtral et d’un métier brillant, accessible à tous ».

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