Die Soldaten - Die Soldaten

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Description de l'Œuvre

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Avec Les Soldats (Die Soldaten), Zimmermann choisit « une forme pluraliste de théâtre musical » pour parvenir à la réalisation d’un « théâtre total » capable de saisir le caractère multiple et changeant de la réalité. L’œuvre fut reconnue dès sa création comme la plus importante du XXème siècle depuis la Lulu (1937) d’Alban Berg. Le livret conçu par le compositeur reprend une pièce satirique de Jakob Lenz (1751-1792), éminent représentant du « Sturm und Drang », contemporain de Goethe. Zimmermann suit Lenz qui mettait en lumière les circonstances néfastes du célibat forcé des militaires ; mais le compositeur donne à cette thématique circonstanciée une résonnance universelle et existentielle.

Profondément pessimiste jusqu’au nihilisme et porté par une grande exigence morale, Zimmermann partage l’humanité en victimes et en bourreaux. Hanté par cette vision sans concession, il se donnera la mort en 1970.

Les Soldats sont une sorte de collage étonnant de tous les arts auquel sont amenés à concourir tous les moyens dont peut disposer un compositeur d’aujourd’hui. La partition assemble en les superposant ou en les mêlant, paroles et chant allant du « bel canto » au cri, jazz et sons électroniques, citations de Bach ou Strauss et bandes enregistrées, projections et danse, à quoi peuvent aussi s’ajouter tous autres moyens technologiques à disposition d’un metteur en scène actuel. On imagine assez bien les difficultés liées à l’exécution d’une telle œuvre. Zimmermann cherche à transcrire la « sphéricité du temps » par la dimension « pluritemporelle » d’un ouvrage résolument novateur, dont il est peu aisé de résumer l’action car elle n’obéit pas aux règles habituelles de la narration mêlant « hier, aujourd’hui et demain ». La séquence initiale du IVème acte est tout à fait emblématique : douze scènes s’y déroulent simultanément, dont trois sur le théâtre tandis que les autres ont lieu sous forme de projections. Chaque groupe de personnages chante en même temps une partition différente illustrant un aspect particulier du drame. Cet opéra qui côtoie avec génie les extrêmes de l’expérimentation artistique, s’impose d’emblée par l’intensité de son pouvoir de suggestion et la surprenante maîtrise de tous ses moyens d’expression.

Résumé

L’officier Desportes courtise Marie, la fille d’un commerçant lillois, alors qu’elle aime le jeune drapier Stolzius, originaire d’Armentières. Malgré les mises en garde de son père, la jeune fille trahit son fiancé pour devenir la maîtresse de Desportes. Ce sera le début d’une longue déchéance. Passant d’un amant à l’autre, elle finira comme une misérable fille à soldats tandis que Stolzius se donnera la mort après avoir empoisonné Desportes.

Acte 1

A Lille, Wesener, marchand de nouveautés, a deux filles, Charlotte et Marie. Cette dernière aime secrètement un jeune drapier d’Armentières, Stolzius. Le baron Desportes, jeune officier, fait une cour assidue à Marie. Wesener sait bien à quoi s’en tenir sur les militaires qui cherchent à séduire les jeunes filles innocentes. Il met sa fille en garde contre les mauvaises intentions probables de Desportes.

Acte 2

Dans un café d’Armentières, les officiers s’amusent et se moquent de Stolzius en faisant allusion à l’infidélité de Marie. Le jeune homme s’enfuit. Il adresse une lettre de reproches à Marie qui en est profondément bouleversée. Le baron Desportes arrive à la convaincre qu’elle mérite mieux qu’un petit bourgeois et elle cède à ses avances. La mère de Stolzius console son fils de la perte d’une fille sans vertu, mais il jure de se venger du baron.

Acte 3

Marie a été abandonnée par son amant Desportes et elle est devenue la maîtresse du lieutenant de Mary. Charlotte traite maintenant sa sœur de « fille à soldats ». Stolzius réussit à se faire engager comme ordonnance du lieutenant et les deux sœurs ne le reconnaissent pas sous cette nouvelle apparence. Le jeune comte de La Roche s’éprend à son tour de Marie, mais la mère de ce dernier ne veut pas qu’il fréquente une fille à la réputation plus que douteuse. Une fois de plus abandonnée, Marie se voit proposer par la mère du comte une place de demoiselle de compagnie. La comtesse espère ainsi pouvoir réparer les torts que son fils a causés à la jeune fille.

Acte 4

Desportes est en prison. Marie s’enfuit de chez la comtesse. L’ordonnance de Desportes, chargé de lui apporter une lettre, en profite pour la violer. Wesener et Charlotte partent sans succès à la recherche de Marie qui a compris que Desportes l’a livrée sans scrupule à son ordonnance. Sa déchéance est complète. Stolzius parvient à exécuter sa vengeance en empoisonnant Desportes. Puis, il s’empoisonne à son tour. Dans un décor de guerre, Marie réduite à la misère, tend la main à un passant. C’est son père. Il lui donne une pièce, mais ne la reconnaît pas.

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