L'Opéra Royal de Wallonie-Liège annonce « Bartleby », opéra contemporain de Benoît Mernier

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De plus en plus de maisons d’opéra s’investissent dans la création lyrique. L'Opéra Royal de Wallonie-Liège annonce la commande de Bartleby, troisième opéra du compositeur belge Benoît Mernier, d’après la nouvelle d’Herman Melville. Premier aperçu du projet.

Plus que jamais, la création lyrique s’inscrit aujourd’hui dans l’écosystème renouvelé des maisons d’opéra : elles passent commande de nouvelles œuvres auprès de compositeurs contemporains, pour mieux faire écho aux thématiques d’aujourd’hui et ainsi contribuer à toucher un nouveau public. Dans certaines maisons d’opéra comme le Metropolitan Opera de New York ou l’Opéra d’Amsterdam, ces ouvrages contemporains remplissent dorénavant plus aisément les salles que les œuvres de répertoire et ces exemples inspirent les établissements lyriques à travers le monde.

L'Opéra Royal de Wallonie-Liège s’inscrit dans cette tendance et, par voie de communiqué, annonce la commande de Bartleby, opéra contemporain du compositeur belge Benoît Mernier sur un livret de Sylvain Fort. L’ouvrage est inspiré de la nouvelle Bartleby d’Herman Melville de 1853, et sa célèbre formule I would prefer not to (« Je préférerais ne pas ») si pleine d’ambiguïté, et promet « d’explorer des thématiques philosophiques et politiques profondes » pour permettre « à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège de proposer à son public un opéra contemporain en résonance avec les préoccupations actuelles ». L’ouvrage doit faire l’objet d’une création en mai 2026 à Liège dans le cadre de la saison 2025-2026 de la maison belge, dans une production confiée au metteur en scène Vincent Boussard.

Un opéra adapté d'une nouvelle « envoûtante »

Le compositeur indique avoir été « envoûté » par la nouvelle Melville : « Ce qui m’a plu, c’est l’étrangeté de l’histoire et surtout le fait que Melville propose une énigme dont il ne donne pas l’explication. Cette énigme nous questionne et nous renvoie à nous-mêmes. On y parle de l’empathie, de la culpabilité, de la question du refus, de la mélancolie liée à la sensation de l’inutilité, le monde du travail, du regard de l’autre… Face à cette énigme, nous sommes renvoyés à nous-mêmes, à nos questionnements quotidiens et métaphysiques ». Et quand bien la trame du récit est située à Wall Street au milieu du XIXème siècle, le compositeur estime qu’elle « nous apparaît comme totalement actuelle et proche de nous », permettant au lecteur de se « projeter dans chacun des personnages ». Si la distribution de l’ouvrage n’est pas encore annoncée (le compositeur en est encore « au début de l’écriture »), Benoît Mernier prévoit quatre rôles principaux (soprano, baryton, ténor et baryton-basse), et quelques rôles secondaires.

Pour mémoire, Benoît Mernier (qui a notamment été l’élève de Philippe Boesmans) est déjà l’auteur de deux opéras : Frühlings Erwachen créé en 2007 au Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles (déjà dans une mise en scène de Vincent Boussard) d’après la pièce L'Éveil du printemps de Frank Wedekind ; et La Dispute d'après Marivaux qui fait l’objet d’une création de nouveau à La Monnaie de Bruxelles en mars 2013. Bartleby est son troisième opéra et sa première collaboration avec l’Opéra Royal de Wallonie-Liège. D'ores et déjà, le compositeur affiche l’ambition de « faire aimer l’histoire de Bartleby, de la rendre vivante aujourd’hui ».

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