Le Festival d'Aix-en-Provence 2013 détaille son programme

Xl_aix_en_provence2 © Festival d'Aix-en-Provence

Le festival d’Aix-en-Provence est incontestablement l’un des rendez-vous incontournables des saisons lyriques et musicales. Et grâce à une programmation éclectique mêlant créations mondiales et productions ambitieuses, le festival séduit manifestement les amateurs d’art lyrique : son édition 2012 attirait ainsi 83 500 spectateurs, pour un taux de remplissage de 96,8% pour les opéras. De quoi générer quelque 37,5 millions d’euros de retombées économiques le temps des festivités (pour un coût de production de 27,5 millions d’euros) et faire de la culture locale un véritable facteur de croissance dans la région (selon François Vienne, « chaque euro investi par les pouvoirs publics en génère dix 10 en terme d’impact économique »).
Un succès économique attribué à l’engouement populaire que suscite le Festival chaque année et que le directeur Bernard Foccroule espère réitérer avec l’édition 2013 et dont il détaillait la programmation ce jeudi 24 janvier en conférence à Aix.

En 2013, du 4 au 27 juillet, alors que le Festival prend toute sa place au cœur des animations de « Marseille-Provence 2013 » (cette année, la cité phocéenne est une capitale européenne de la culture qui place son action sous le signe de la Méditerranée), Bernard Foccroule revendique une programmation « forte et tournée vers le sud ».

« Pour moi il y a un paradoxe à se situer aux portes de la Méditerranée, à côté de Marseille, et à voir que le festival dans toute son histoire s'est plutôt développé vers le nord, et jamais vers le sud. »

L’édition 2013 du Festival met ainsi Verdi à l’honneur (on fête par ailleurs le bicentenaire de la naissance, en 1813, du compositeur italien) et propose une nouvelle production de Rigoletto, dans une mise en scène de Robert Carsen (pour la première fois de sa carrière, de retour à Aix après 20 d’absence), à l'Archevêché. Irina Lungu, habituée du Festival d’Aix où elle incarnait déjà le rôle de Violetta dans la Traviata l’année dernière en alternance avec Natalie Dessay, doit incarner Gilda aux côté de George Gagnidze, Giuseppe Filianoti et Arturo Chacon Cruz.
Avec un brin d’audace, le directeur reprend ensuite Don Giovanni, de W.A. Mozart, dans sa mise en scène « moderne et incisive » signée Dmitri Tcherniakov, qui n’avait pas laissé la critique indifférente en 2010 (Bernard Foccroule reconnait que « ce n’est pas tout à fait comme ça que Mozart voyait les choses » et qu’à l’époque « certains ont crié à la trahison »). Pour autant, la production avait déjà attiré le public et « a pu mûrir », portée cette année par la baguette de Marc Minkowski qui dirige pour l’occasion le London Symphony Orchestra pour la première fois. Sur la scène, le baryton américain Rodney Gilfry dans le rôle-titre donne la réplique à la soprano bulgare Sonya Yoncheva dans celui de Donna Elvira (en 2010, on se souvient qu’elle remportait le premier prix du Concours Operalia) ou encore Kyle Ketelsen pour donner corps à Leporello.

Le Festival d’Aix enchaîne avec une nouvelle production d’Elektra, de Richard Strauss, qui interpelle par sa distribution : une mise en scène signée Patrice Chéreau et le plateau vocal qui n’est pas en reste : Evelyn Herlitzius dans le rôle-titre (acclamée dans Lohengrin à l’occasion de l’ouverture de la Scala en décembre 2012) ou encore l’immense Waltraud Meier dans le rôle de Klytemnestra.
Une rareté ensuite, avec une nouvelle production d’Elena, une tragi-comédie de Francesco Cavalli (qui composait pour le Carnaval de Venise), autour des amours de la belle Hélène et de Ménélas. L’œuvre est méconnue, et pour cause, elle n’a plus fait l’objet de représentation scénique depuis le XVIIème siècle, lors de sa création en 1659. Le Festival d’Aix en Provence y remédie et invite à redécouvrir l’œuvre dans une mise en scène de Jean-Yves Ruf (dont on connait le travail à l’Académie Française ou à l'Académie du Festival d'Aix-en-Provence).
Et comme chaque année ou presque, Aix en Provence s’offre une création mondiale, The House Taken Over - l'histoire d'un frère et d'une soeur reclus dans leur maison, en proie à la menace d'une vie trop longtemps régie par les habitudes - commandée par le Festival au compositeur Vasco Mendonça sur un livret de David Harsent d’après la Casa Tomada de Julio Cortazar.

Plus d'informations sont disponibles sur le site officiel du Festival d'Aix-en-Provence, dont la billetterie en ligne ouvrira ce lundi 28 janvier (et que le Festival considère chaque année comme « une première rencontre avec le public », permettant de mesure l’engouement que suscite la programmation annuelle).

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