Carlo Fuortes nommé à la tête de l'Opéra de Naples

Xl_carlo_fuortes © ANSA

Dernièrement, nous évoquions brièvement la politique culturelle italienne et le départ de Stéphane Lissner du Teatro di San Carlo de Naples. Nous rappelions l’adoption d’un décret le 4 mai dernier qui fixe l’âge de la retraite des directeurs d’opéra à 70 ans, entraînant de facto l’éviction du directeur français à la tête de l’institution napolitaine – et celle future de Dominique Meyer à la tête de La Scala de Milan.

Si les défenseurs du décret prône le rétablissement d’un certaine égalité avec le reste des citoyens italiens dont la limite d’âge dans la fonction publique est de 67 ans voire 70 ans dans certains cas particuliers, nombreux sont ceux à y voir une attaque à l’égard des directeurs étrangers – et plus précisément des deux surintendants français –, puisque aucun italien n’est visé par cette nouvelle mesure. Stéphane Lissner a d’ailleurs décidé de faire appel de son renvoi sans préavis, bien avant la fin de son mandat initialement prévu pour avril 2025. Pour lui, cette mesure est « discriminatoire », « nulle », « illégitime », « injustifiée », « inefficace », « arbitraire », « déraisonnable » et même « un authentique acte d'expulsion au niveau du droit du travail » selon les mots rapportés par Il Matino. Après avoir plaidé l’affaire devant le tribunal de Naples, Stéphane Lissner entend se rendre à la Consulta, siège de la Cour Constitutionnelle italienne.

Un nouveau directeur italien

L’Opéra de Naples n’est pour sa part pas sans directeur, Carlo Fuortes venant d’être nommé officiellement à ce poste. Une nomination sans réelle surprise, puisque le décret mentionné plus haut a été surnommé « l’article Fuortes » : il viserait à faire en sorte que l'intéressé quitte ses fonctions à la tête de la RAI au sein de l'audiovisuel public italien afin de laisser la place à une personnalité plus en phase avec le positionnement politique du gouvernement de Giorgia Meloni (on évoquait sa probable nomination dès l’adoption du décret). Entre temps, le principal intéressé a officiellement démissionné de ses fonctions de PDG de la RAI le 8 mai dernier. Il avait alors claqué la porte en dénonçant les pressions du gouvernement Meloni, et on mentionnait déjà la direction de l’Opéra de Naples comme « placard doré » (les propos sont rapportés par le Huffington Post).

Avant d’être à la tête de la RAI, Carlo Fuortes a été directeur général de la Fondazione Musica per Roma, avec la gestion de l’Auditorium Parco della Musica, commissaire extraordinaire du Teatro Petruzzelli de Bari et surintendant du Teatro dell’Opera di Roma de 2013 à 2021.

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