Une saison 2023-2024 « magique » à l'Opéra Grand Avignon

Xl_avignon_23_24 © Opéra Grand Avignon

La saison 2023-2024 de l’Opéra Grand Avignon s’annonce « magique » ! Dans un contexte de contraintes budgétaires généralisées conduisant de nombreux Opéras à réduire leur saison (parfois à peau de chagrin), le directeur de la maison avignonnaise Frédéric Roels entend manifestement tenir bon et propose une saison complète, forte de plus d’une centaine de rendez-vous pour tous les publics : « de l’enfant qui vivra son premier concert à l’adulte qui n’a jamais fréquenté de salle de spectacle, en passant par le mélomane éclairé, chacun pourra y trouver une large palette de découvertes artistiques ». Entre contes de fée et émerveillement du spectacle, la maison proposera dix productions lyriques qui nous guideront à travers des œuvres inspirées de légendes comme autant de promesses d’enchantements, mais aussi des ouvrages qui, en contrepoint, mettront l’accent sur l’envie de croire ou le désenchantement.

C’est ainsi par une nouvelle production que débutera la saison, en coproduction avec les Opéras de Marseille, Nice et Toulon Provence-Méditerranée mais en création ici à Avignon : Rusalka, mis en scène par Jean-Philippe Clarac et Olivier Deloeuil. Sous la baguette de Benjamin Pionnier que nous avons déjà eu le plaisir d’entendre plusieurs fois in locoCristina Pasaroiu interprètera le rôle-titre face au Prince de Misha Didyk, la Princesse étrangère d’Irina Stopina ou encore la Ježibaba de Cornelia Oncioiu.

Suivra dès novembre la reprise de la production de L'Enfant et les sortilèges signée par Jean-Louis Grinda, créée à l’Opéra de Monte-Carlo avec qui la maison avignonnaise est donc en coproduction, aux côtés de l’Opéra de l’Opéra de Tours et de l’Opéra Royal de Wallonie. Toutefois, à la différence de sa création, l’œuvre de Ravel sera ici proposée en diptyque avec L’Heure espagnole. Nous retrouverons Anne-Catherine Gillet dans le rôle de Concepcion (puis de la Bergère et de la Chouette), Carlos Natale en Gonzalve, Kaëlig Boché en Torquemada (et en Théière / Rainette / Petit Vieillard, rôles dans lesquels nous l’avions déjà entendue à Lyon en 2019), Ivan Thirion en Ramiro (mais également en Horloge comtoise et en Chat), ainsi que Jean-Vincent Blot en Don Inigo Gomez (et Fauteuil / Arbre). Le rôle de l’Enfant sera de son côté porté par Brenda Poupard, tandis que le public aura le plaisir de retrouver Amélie Robins en Feu, Rossignol et Princesse.

Des oeuvres rares

Deux productions sont annoncées pour le mois de décembre, avec tout d’abord une rareté : La Esmeralda, de Louise Bertin, sur un livret de Victor Hugo (d’après Notre-Dame de Paris). Il s’agit d’une coproduction avec, entre autres, le Théâtre des Bouffes du Nord ou encore l’Opéra de Saint-Etienne (où elle sera donnée dès novembre), qui mettra en avant les violences faites aux femmes, notamment le harcèlement et le mépris que partagent l’héroïne et la compositrice. C’est d’ailleurs une femme qui sera aux commandes de la mise en scène : Jeanne Desoubeaux. La direction musicale sera assurée par Benjamin d’Anfray à la tête de l’Ensemble Lélio. Jeanne Mendoche, que nous avions découverte en page dans Don Carlos à Lyon, tiendra le rôle-titre face aux quatuor masculin formé par Martial Pauliat (Phoebus), Renaud Delaigue (Frollo), Christophe Crapez (Quasimodo) et Arthur Daniel (Clopin Trouillefou).

Le second titre proposé en fin d’année n'est pas plus fréquent, puisqu’il s’agit d’Ô mon bel inconnu de Reynaldo Hahn, en coproduction notamment avec Bru Zane France. La distribution réunira Marc Labonnette, Clémence Tilquin, Sheva Tehova, Emeline Bayart – qui signe par ailleurs la mise en scène –, ou encore Victor Sicard.

Des oeuvres revisitées

L’année 2024 s’ouvrira ensuite par l’opéra participatif Une Flûte enchantée, avec Julien Henric, Charlotte Bonnet, Inés Lorans et Timothée Varon, avant d’enchaîner par la reprise de la Carmen intime de l’Opéra de Rouen-Normandie. L’œuvre est ici réduite à l’essentiel pour une durée totale d’environ 1h20, dans une mise en scène de Frédéric Roels. Axelle Saint-Cirel incarnera le rôle-titre. Atys arrivera ensuite en mars en version de concert (mais dansée, par le Ballet de l'Opéra Grand Avignon), sous la direction d’Alexis Kossenko. Mathias Vidal tiendra le rôle-titre face à la Cybèle de Véronique Gens. Ils seront rejoints sur scène entre autre par Deborah Cachet, Tassis Christoyannis, Catherine Trottmann ou encore Eléonore Pancrazi.

Et des classiques du répertoire

Jean-Claude Berutti signera la mise en scène de Tosca, dirigée par Federico Santi. Barbara Haveman interprètera l’héroïne puccinienne tandis que Sébastien Guèze prêtera sa voix à Mario Cavaradossi et André Heyboer au Baron Scarpia. Dans un autre registre, Frédéric Roels signera une nouvelle production de Luisa Miller dans laquelle Axelle Fanyo interprètera le rôle-titre face notamment au Miller d’Evez Abdulla, dont nous avions pu apprécier la palette vocale et la solidité à Lyon en 2019.

Enfin, Boris Godunov viendra clore la saison lyrique sous la baguette de Dmitry Sinkovsky, dans la reprise de la mise en scène de Jean-Romain Vesperini dont nous rendions compte depuis Monte-Carlo en 2021. Luciano BatiniĆ entrera dans la peau du héros russe et sera rejoint pour l’occasion par Kresimir Spicer en Prince Vassili Chouïsk.

Divers concerts viendront compléter à cette programmation, dont des récitals de Maïlys de Villoutreys, Jean-François Baron , Julie Fuchs, Fiona McGown, Paul-Antoine Bénos-Djian, Sandrine Piau, Zachary Wilder ou encore Lucile Richardot.

Plus d’informations sont disponibles sur le site officiel de l’Opéra Grand Avignon.

Elodie Martinez

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