Salomé (Mariotte) - Salomé (Mariotte)

Informations Description
Imprimer
Xl_avatar © DR

Informations générales

  • Compositeur:Antoine Mariotte
  • Librettiste:Antoine Mariotte
  • Date de création:1908
  • Lieu de création:France
  • Langue originale:Français
  • Maison d'opéra de la production originale:Grand-Théâtre de Lyon

Description de l'Œuvre

Description

Si la Salomé de Richard Strauss fait partie des œuvres essentielles dans le développement de la musique du XXème siècle, il n’en va pas de même pour celle d’Antoine Mariotte, compositeur dont le nom est à peine cité dans les histoires de la musique. Il n’y a donc pas de comparaison possible entre ces deux Salomé, tirées de la pièce éponyme d’Oscar Wilde.
Elève de Vincent d’Indy, Mariotte compose un opéra d’époque, dans l’esprit de Debussy et de Chausson. Quoi qu’il en soit, cette Salomé, évincée dès sa création par celle de Strauss, mérite mieux que l’oubli dans lequel elle fut trop vite ensevelie.

C’est en Orient que l’officier de marine Antoine Mariotte découvre la pièce de Wilde et décide de la mettre en musique. Originaire d’Avignon, où il voit le jour en 1875, cet ancien élève de l’Ecole Navale rêve de pouvoir se consacrer à la grande passion de sa vie, la musique. Il démissionnera de la marine en 1897 pour entreprendre une très honorable carrière musicale jusqu’à sa mort en 1944. Un de ses contemporains, le critique Paul Landormy, louait son style marqué par : « le ton simple et direct qui va droit au but, la phrase nette et franchement découpée, les rythmes farouchement énergiques ». En choisissant Salomé, Mariotte répond à son tour à la fascination qu’exerce la sulfureuse belle-fille d’Hérode, dont les évocations et les représentations abondent aussi bien dans la littérature, la peinture ou la musique de l’époque. Une série de scènes vénéneuses, mêlant séduction, haine et violence, s’attachent à ce personnage biblique responsable de la terrible décapitation de saint Jean-Baptiste. À la fureur et à la volupté morbide de l’œuvre de Strauss, beaucoup de contemporains préférèrent la relative mesure et le respect de la morale qu’ils pensaient trouver chez Mariotte. Au seuil de la Première guerre mondiale, un déferlement d’articles envahit la presse parisienne pour prendre la défense de la Salomé française « menacée » par la Salomé germanique. Mariotte avait commencé la composition de son œuvre avant de s’être complétement assuré de la propriété du livret. Quand il voulut faire donner sa Salomé, il se heurta à l’intransigeance de l’éditeur de Richard Strauss qui avait obtenu légalement les droits d’adaptation. Une querelle opposa les deux compositeurs et c’est grâce à l’intervention de l’écrivain Romain Rolland que Mariotte finit par obtenir l’autorisation de faire jouer son opéra à Lyon en 1908, soit trois ans après celui de Strauss.
L’œuvre, bien accueillie, sera reprise à Paris en 1910 à la Gaité-Lyrique. Après avoir été jouée dans différentes grandes villes de province, puis à Genève et à Prague, l’œuvre de Mariotte est enfin donnée à l’Opéra de Paris en 1919 avec une belle distribution.

Résumé

La partition de Mariotte s’appuie sur le texte original en français de la pièce d’Oscar Wilde. L’action se concentre sur les quatre principaux personnages : Hérode, sa femme Hérodiade, Iokanaan (Jean-Baptiste) et Salomé, la fille d’Hérodiade. Mariotte ne privilégie pas l’orientalisme, même dans la scène centrale de la danse des sept voiles. Salomé, rôle de mezzo-soprano, est une séductrice qui n’a pas les ambiguïtés de la Salomé straussienne. La scène finale est la plus remarquable en raison d’un magnifique chœur à bouche fermée, accompagnant le monologue de l’héroïne.

Commentaires

Loading