
Informations générales
- Compositeur:Francesco Cavalli
- Librettiste:Giovanni Faustini
- Date de création:28/11/1651
- Lieu de création:Italie
- Nombre d'acte:4
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:Teatro San Cassiano
Description de l'Œuvre
Au XVIIe siècle, Francesco Cavalli est un compositeur prolifique qui s’impose comme l’un des principaux successeurs de Monteverdi et l’un des piliers de la vie lyrique vénitienne – on lui doit une trentaine d’opéras. Cavalli compose pour de nombreux théâtres publics à Venise (des théâtres payants), à une époque où l’opéra devient un divertissement populaire qui se doit d’attirer les spectateurs grâce à des machineries impressionnantes et des effets spectaculaires. C’est dans ce contexte qu’il compose La Calisto, d’après Les Métamorphoses d’Ovide, pour le théâtre Sant’Apollinare qui accueille la création le 28 novembre 1651.
Dramma per musica en trois actes avec prologue, La Calisto marque la dernière collaboration entre Cavalli et son librettiste Giovanni Faustini – qui décédera d’épuisement le 19 décembre 1651, quelques semaines après la première de leur dernier opéra commun. Malgré cette fin tragique, le livret de cette « comédie lyrico-sexuelle » a tout pour séduire le public du XVIIe siècle : des chassés-croisés d’amants multiples, des déguisements et des changements d’identité (voire des changements de sexe), sur fond de comédie et d’épisodes tragiques.
Pour autant, La Calisto sera un échec cuisant auprès du public et l’ouvrage sera retiré de l’affiche après une dizaine de représentations seulement. Il faut dire que la création est entourée d’événements tragiques : la mort prématurée du librettiste Giovanni Faustini mais aussi de Bonifatio Ceretti, premier rôle masculin qui décède après la première, et impose une recomposition drastique de la distribution. La Calisto en gardera longtemps la réputation d’être un opéra maudit. L’œuvre ne sera redécouverte qu’au milieu du XXe siècle (notamment à l’occasion d’une production de Raymond Leppard au Festival de Glyndebourne en 1970), et apparait aujourd’hui comme un modèle d’opéra baroque.
Résumé de La Calisto, de Francesco Cavalli
Jupiter est séduit par la beauté de la jeune nymphe Calisto. Pour la conquérir, le dieu prend les traits de la chaste déesse Diane. Junon, l’épouse de Jupiter, démasque la tromperie et reproche à la nymphe l’infidélité de son époux : par vengeance, la déesse la fait torturer et la change en ourse. Pris de remords, Jupiter placera Calisto dans le firmament, qui devient la constellation de la Grande Ourse.
Prologue
La Nature, l’Eternité et le Destin délibèrent : ils décident finalement d’accorder l’immortalité à la nymphe Calisto, sous forme d’une constellation. Comment sont-ils néanmoins arrivés à ce verdict ? Dans un effet de flash-back, l’opéra doit en donner l’explication.
Acte 1
Jupiter et Mercure sont en visite sur Terre par une très chaude journée d’été quand Jupiter tombe sous le charme de la belle et jeune nymphe Calisto. Jupiter l’approche, Calisto le repousse suivant les préceptes de la chaste déesse Diane qu’elle accompagne. Mercure souffle alors une idée à Jupiter : qu’il change d’apparence et approche Calisto sous les traits de Diane. Le dieu s’exécute pendant que Mercure observe la scène. Alors que Calisto se prélasse au bord de l’eau, Jupiter, sous les traits de Diane, parvient à la séduire et à lui voler un baiser.
Parallèlement, le jeune berger Endymion est amoureux fou de Diane. La déesse n’est pas indifférente aux charmes du berger, mais le repousse par respect pour ses chastes principes, encouragée par la vieille nymphe Lymphée – elle-même courtisée par un petit satyre dont elle repousse aussi les avances. Un autre habitant de la forêt nourrit des sentiments pour Diane, le dieu Pan, qui redoute d’avoir un rival et ordonne à ses comparses Sylvain et le petit satyre d’enquêter les amours de la déesse chasseresse.
Calisto apparait alors entre les arbres, encore émoustillée du baiser qu’elle croit avoir reçu de Diane. La déesse nie vertement toute relation avec la jeune nymphe, qui cède au désespoir.
Acte 2
Le berger Endymion s’est endormi sur le mont Lycée, quand Diane l’aperçoit et dépose un délicat baiser sur ses lèvres, espérant qu’il ne se réveille pas. Il s’éveille néanmoins, déclare sa flamme à la déesse et lui arrache la promesse d’un amour commun. Leurs ébats ont été observés par le petit satyre, qui rapporte ces informations au dieu Pan.
Parallèlement, la déesse Junon est descendue sur Terre en quête de son époux Jupiter et y croise Calisto en pleurs. Le récit de la jeune nymphe est évocateur et Junon devine la tromperie de son époux.
Toujours sous les traits de Diane, Jupiter aborde de nouveau Calisto et tente encore de la séduire. La nymphe critique alors celui qu’elle prend pour la déesse quant à l’inconstance de ses sentiments et s’éloigne. Endymion entre et se montre à son tour entreprenant à l’égard de « Diane », suivi de Pan et du petit satyre qui, la voyant avec son rival, l’accable et lui reproche de ne pas respecter ses chastes engagements. Jupiter (toujours sous les traits de Diane) et Mercure prennent la fuite. De colère, Pan change Endymion en grenouille.
Acte 3
Calisto soigne sa mélancolie au bord d’un ruisseau quand survient Junon, accompagnée de furies. La grande déesse reproche à la nymphe l’infidélité de Jupiter : elle la torture avant de la changer en ourse et de regagner l’Olympe. Alors que Mercure chasse les furies, Jupiter, pris de remords, tente de consoler Calisto et la change finalement en constellation – la nymphe devient alors la Grande Ourse dans le firmament.
Pan détient toujours Endymion, l’enchaine à un arbre et le fait fouetter. Le jeune berger refuse néanmoins de renoncer à Diane. La déesse apparait et le délivre, et l’emmène alors en sécurité sur le mont du Latmos – où elle pourra le retrouver.
Tous célèbrent la nouvelle constellation.
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