Natalie Dessay en lice pour succéder à Marc Minkowski à l'Opéra de Bordeaux

Xl_natalie_dessay_bordeaux © Simon Fowler

En janvier dernier, la nouvelle du non renouvellement du mandat de Marc Minkowski à la tête de l’Opéra national de Bordeaux était tombée, laissant planner l’interrogation sur le nom de son successeur. Et il se pourrait bien que le terme soit finalement à employer au féminin…

En effet, selon La Lettre du Musicien, la soprano mondialement célèbre et célébrée pour sa carrière et son talent, Natalie Dessay, briguerait le poste à la tête de l’institution. Une candidature bienvenue à l’heure où les pouvoirs publics tendent à vouloir féminiser les exécutifs culturels. L’artiste a par ailleurs déjà opéré un changement de carrière, touchant à la comédie musicale, à des chants plus « populaires » (on pense au disque Paris-Rio), ou encore au théâtre (on se souvient encore de sa prestation difficilement égalable dans Und). Cette nouvelle corde à l’arc déjà bien agrémenté de la soprano paraît ainsi presque naturelle. Selon ses mots, « l'idée de passer de l'autre côté de la barrière serait l'occasion de rendre à mon art et à ma ville ce qu'ils m'ont donné dès mes débuts ». Rappelons qu’effectivement, bien que née à Lyon, c’est à Bordeaux que l’artiste a grandi, ce qui explique son attachement particulier pour cette ville.

Son nom apporterait certainement un certain prestige supplémentaire à la maison lyrique, se montrant probablement attrayant pour d’autres artistes qui viendraient ainsi sur la scène bordelaise, la rendant peut-être encore plus attractive qu’à l’heure actuelle D’autant plus que Natalie Dessay souhaite « un modèle nouveau d'opéra, pour tous les publics, tous les genres, tous les âges, dans un monde d'après-Covid qui va nous amener à changer nos habitudes ». Quelle que soit la personne qui prendra la tête de l’institution, elle devra effectivement faire face à un bilan difficile après la pandémie, et très certainement à une nouvelle façon d’imaginer l’opéra.

Face à elle seraient également en lice Eric Blanc de la Naulte (directeur général de l'Opéra de Saint-Etienne), Bart van der Roost (ex-directeur général de l’Opéra-ballet de Flandre), et Fabrice Bollon (chef d’orchestre et directeur musical de l’Opéra de Fribourg). Des hommes habitués à la direction d’institutions donc, mais les nomination de Placido Domingo à la tête de l’Opéra de Los Angeles de 2003 à 2019, ou celle de Cecilia Bartoli à Monte-Carlo à partir de 2023, montrent que les maisons s’ouvrent peut-être aujourd’hui davantage aux artistes issus du cœur de ce système afin de mieux en diriger les rouages internes.

Reste toutefois à déterminer vers quel projet – ou nom – se tourneront finalement le ministère de la Culture ainsi que Pierre Hurmic, nouveau maire écologiste de Bordeaux, pour la direction de l’Opéra de Bordeaux, qui doit par ailleurs aussi trouver son nouveau directeur musical puisque Paul Daniel doit officiellement quitter ses fonctions à la fin de cette saison.

Elodie Martinez

© Simon Fowler

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