L'opéra Like Flesh récompensé par le Prix FEDORA pour l’Opéra 2021

Xl_lille_op_ra © DR

L’association FEDORA s’est fixée pour mission de « soutenir le renouveau et le rajeunissement du ballet et de l'opéra » tout en révélant de nouveaux talents. À cette fin, chaque année depuis 2015, l’association décerne quatre prix récompensant une création d’opéra – mais aussi un ballet, une initiative éducative (depuis 2019) et une initiative numérique (depuis 2020). Les prix FEDORA 2021 ont été décernés hier soir au Théâtre royal de la Monnaie dans le cadre d'une cérémonie retransmise en ligne et cette année, l’association distingue notamment le nouvel opéra Like flesh commandé par l’Opéra de Lille (en coproduction avec l'Opéra Orchestre national de Montpellier, l'Opéra national de Lorraine et l'Opera Ballet Vlaanderen).

On se souvient que lors de la présentation de sa future saison, l’Opéra de Lille annonçait notamment la création mondiale de Like Flesh du 21 au 28 janvier 2022. Cette commande lui permet de remporter le Prix FEDORA pour l'Opéra, qui récompense les productions européennes les plus innovantes.

Selon le communiqué de l'Opéra de Lille, « à travers Like flesh, l’Opéra de Lille continue d’affirmer son soutien à la création contemporaine et aux artistes émergents ». Cet opéra de chambre a été commandé à la compositrice israélo-américaine Sivan Eldar ainsi qu’à l’auteure britannique Cordelia Lynn, et sera portée sur scène par la metteuse en scène italienne Silvia Costa, appuyée par le chef d’orchestre Maxime Pascal à la tête de l’ensemble Le Balcon. Inspiré par les Métamorphoses d’Ovide, « Like flesh revisite la mythologie à la lumière d’enjeux actuels : la menace écologique, les questions de genre et notre rapport au désir et à la sensualité. À la fois politique et poétique, cette création audacieuse s’appuie en outre sur des dispositifs électronique et vidéo pour donner à expérimenter ces étonnantes métamorphoses ». Dans cette histoire d’amour radicale, l’œuvre est « un cri d’alarme contre notre relation brisée avec les autres et avec la nature », et « commence par la transformation en arbre d’une femme prisonnière d’un mariage malheureux, cherchant à fuir l’emprise de son mari. Alors qu’elle pense trouver ainsi une forme de libération, elle découvre que le monde est aussi dangereux pour les arbres : au fond de la forêt, un forestier et une jeune étudiante convoitent son nouveau corps de bois et de feuilles, le premier pour l’argent, la seconde pour l’amour ». Le livret interroge ainsi sur notre capacité à aimer la nature comme nous aimons nos proches, et sur notre manière de vivre le changement et la différence.

Musicalement, Sivan Eldar « imagine ce monde – pourtant inaudible aux oreilles humaines – à l’aide des nouvelles technologies. La modélisation avancée de schémas de croissance biologique est utilisée pour animer des cellules sonores acoustiques, offrant une expérience intime de la croissance de champignons, de mousses et de racines. Ces textures sonores sont diffusées par un dispositif unique de haut-parleurs placés sous les sièges du public, créant des ondulations, des essaims et des vagues dans la salle ». Une façon aussi de transformer progressivement la scène et la salle « en un environnement vivant », faisant ainsi non seulement écho à la métamorphose du livret, mais apportant aussi « une réponse artistique à notre expérience moderne des réalités virtuelles ».

Sur scène enfin, Silvia Costa « connecte ces multiples éléments dans un ensemble conceptuel cohérent et un décor "vivant", enrichi par l’Intelligence Artificielle, créé avec l’artiste révolutionnaire Francesco D’Abbraccio ». Helena Rasker tiendra le rôle de la Femme (et donc aussi de l’Arbre) face à William Dazeley (son mari et le Forestier) et à Juliette Allen (l’Etudiante), tandis que Adèle Carlier, Hélène Fauchère, Guilhem Terrail, Sean Clayton, René Ramos Premier et Florent Baf formeront la forêt.

Elodie Martinez

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