La création mondiale de Melancholia finalement fixée au 21 octobre à l'Opéra de Stockholm

Xl_melancholia-opera © Opéra Royal de Suède

On l’évoquait récemment, suite à un accident ayant entrainé le décès dramatique d’un membre de son personnel et qui fait toujours l’objet d’une enquête, l’Opéra Royal de Suède a temporairement fermé ses portes et annulés l’ensemble de ses représentations pendant plusieurs semaines. Ce 7 octobre, l’établissement devait accueillir la création mondiale de Melancholia, nouvel opéra du compositeur suédois Mikael Karlsson, librement inspiré du film Melancholia de Lars von Trier – le livret est signé Royce Vavrek, le librettiste qui avait déjà assuré l’adaptation lyrique de Breaking the Wave avec la compositrice Missy Mazzoli, également inspiré d’un film du réalisateur.

Du fait de l'accident, les quatre premières représentations de l’opéra ont été annulées (les 7, 9, 11 et 14 octobre), puis la cinquième (initialement prévue le 18 octobre), mais l’Opéra de Stockholm devrait rouvrir ses portes ce 21 octobre à 15h, date à laquelle la création mondiale de Melancholia devrait finalement avoir lieu – si elle n’est pas de nouveau repoussée. Au total, six représentations devraient donc être données jusqu’au 4 novembre prochain.

L’opéra Melancholia adapté du film de Lars von Trier

Le livret de l’opéra Melancholia reprend à grands traits le scénario du film de Lars von Trier : « Lors de la réception de son mariage, Justine, belle mais déprimée, aperçoit une étoile rouge dans le ciel. Il s'agit de la planète Melancholia, dont la trajectoire doit croiser celle de la Terre et augure une inévitable collision. Michael, le jeune marié, tente de la calmer par son amour ; sa mère Gaby l'empoisonne par son pessimisme ; et sa sœur Claire tente de la sauver par sa sollicitude. Personne ne peut néanmoins arrêter les forces mystérieuses qui s'enflamment en Justine. Et Melancholia se rapproche inexorablement... »

Pour retranscrire l’atmosphère contemplative de l’œuvre originale, le compositeur Mikael Karlsson indique avoir puisé son inspiration dans des sonorités jazz : « une musique sensuelle, complexe et dramatique, avec des rythmes forts, de la musique électronique et un son surround qui créeront un paysage sonore envoutant et moderne ». Il poursuit : « l’opéra fait traditionnellement la part belle aux grandes envolées, et dans cet opéra, nous avons de grandes envolées lyriques mais nous avons aussi des séquences très intimes, entre les sœurs et entre une mère et sa fille... J’espère que ceux qui ne vont jamais à l’opéra envisageront de venir voir celui-ci parce qu’il n’est ce que vous imaginez, c’est quelque-chose de complétement nouveau et une œuvre résolument interdisciplinaire, différente de tout ce sur quoi j’ai travaillé auparavant ». Mikael Karlsson a notamment composé plusieurs musiques de ballets, des œuvres orchestrales, de la musique de chambre et des bandes originales de films. En 2018, il signait son premier opéra, The Echo Drift, créé à New York. 

Le public suédois intrigué par les promesses du compositeur pourra découvrir le nouvel opéra dans une production de la metteuse en scène et performeuse slovaque Sláva Daubnerová – qui travaille notamment sur la notion d’identité féminine. Sur scène, l’ouvrage sera porté par trois personnages féminins forts : la soprano américaine Lauren Snouffer dans le rôle de Justine, la Canadienne Rihab Chaieb dans celui de sa sœur Claire et la soprano suédoise Anne Sofie von Otter dans celui de leur mère froide Gaby. L'Orchestre royal de Suède et le Chœur de l'Opéra royal de Suède sont confiés à la direction d'Andrea Molino.

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